Du 12 au 20 juin 2010 s’est tenue une ‘‘Manifestation Internationale d’Art Contemporain- Parc de la Centrale’’ à Baie-Mahault, commune de Guadeloupe. Pour la première fois, une vidéo fut montrée avec une de mes installations. Cette vidéo intitulée « Que Noun Devenu » fait écho à la situation que vit actuellement L’Afrique et par la même la Guadeloupe et les Dom Tom. Cette vidéo donne à s’interroger sur ce qu’est devenu le terrain religieux, avec toutes les dérives incongrues de la religion face à la mystique Africaine qui peu à peu s’étiole sans remue méninge L’installation venait fort à propos appuyer cette vidéo, où cette vidéo appuyait l’installation ! de toute évidence, l’une était la parole de l’autre.

Cette vidéo de 2mn48s commence avec cette question « Ke devenus nu sommes » au lieu de « Que sommes-nous devenus ? ». Parler comme YODA le maître initiateur de la célèbre série de film «  La guerre des étoiles » de Georges LUCAS me permet d’axer l’analyse de ma proposition autour de la question des syncrétismes religieux, depuis les indépendances, entre passé et futur. La vidéo se donne à lire avec un double sens Premièrement, elle met en situation le vécu religieux sur le continent pour montrer les syncrétismes religieux qui se sont produit entre, d’une part l’animisme et la chrétienté et d’autre part entre l’animisme et l’islam, et la manière dont le religieux s’installe dans les aspects de la vie de tous les jours. Il se dégage de l’ironie, une certaine forme de détournement ; le religieux est partout, à travers les différents manières de vouloir s’accaparer le Divin, celui-ci imprègne tout le quotidien. L’humour est là, des formes de dérives aussi sans oublier la question sous jacente : où tout cela nous mène Que faut-il voir dans ces images qui font référence à la foi, mais qui dans certaine situation tourne à la dérision, voir à la provocation Deuxièmement, les sculptures de l’art ancien marquent leur présence pour interroger le regardeur en posant cette question ? « KE DEVENU Faut-il ne rien dire, ne rien entendre, et ne rien voir, ou bien y-a t-il lieu de s’interroger sur le devenir des anciennes spiritualités, d’où la question «  KE NOUM DEVENU » ? - Noum en référence aux sources de la spiritualité de l’Egypte ancienne. En effet même si elle a été mille fois recensée, la question de s’appuyer sur la « spiritualité africaine » comme l’une des pistes de réflexion pour le développement mérite à nouveau d’être posée. Que peut-elle aussi nous apporter pour la création contemporaine ? Ernest DÜKÜ